Jeudi 14 décembre, je présenterai une communication sur « Philon et Grégoire de Nysse : bilan historiographique et perspectives de recherche » dans le cadre du colloque Les études philoniennes : regard sur cinquante ans de recherche (1967-2017), organisé par Olivier Munnich et Sébastien Morlet en Sorbonne. Je tenterai d’y proposer une vue synoptique des études sur les rapports entre Grégoire de Nysse et Philon d’Alexandrie. Ces rapports ont souvent été rappelés, mais les conclusions sont souvent restées fluctuantes, en particulier sur le rôle d’éventuels intermédiaires, au premier rang desquels Origène.
En voici le résumé :
Dans sa contribution au colloque de 1966, Jean Daniélou avait cherché à démontrer que Grégoire de Nysse avait une connaissance directe de Philon, en s’appuyant sur les citations nominales (Contre Eunome) et l’usage des textes philoniens dans diverses œuvres nysséennes, en particulier le De hominis opificio ; d’autres œuvres étaient traitées plus rapidement (Sur la virginité, Vie de Moïse), parce qu’elles avaient fait l’objet d’études antérieures. Depuis lors, les contributions de David Runia (1992, 1993) ont fait avancer de manière significative la recherche en ce domaine, en corrigeant les traductions et les interprétations de J. Daniélou sur bien des points. Cependant, si la Vie de Moïse a bénéficié d’une étude dédiée aux rapports avec Philon (Geljon, 2002), c’est bien la seule œuvre nysséenne qui ait fait l’objet d’une telle enquête. Pour les autres écrits nysséens, il faut se contenter de confirmations ponctuelles.